Photo de jungle

Réduire ses émissions de CO2 en entreprise

La transition vers une économie durable est un impératif mondial, les entreprises jouent un rôle crucial dans cette transformation. Leur capacité à mobiliser des ressources considérables les positionne comme des acteurs clés dans la lutte contre le changement climatique. L’un des premiers pas vers un engagement écologique significatif est la réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2). Cet article explore en détail des stratégies pratiques pour aider les entreprises à réduire leur empreinte carbone.

Promouvoir les Transports Respectueux de l’Environnement : Le Forfait Mobilités Durables

  • Encourager l’utilisation des Transports en Commun

Pour inciter davantage les employés à opter pour des modes de transport en commun, les entreprises peuvent bénéficier du « Forfait Mobilités Durables » (FMD). Ce dispositif permet d’offrir jusqu’à 800€ par an et par salarié, exonérés d’impôts et de cotisations sociales, pour les trajets domicile-travail. Cependant, il convient de noter que le montant est de 800€ en cas de cumul avec un abonnement de transports en commun, sinon, le maximum est de 700€.

En vertu du FMD, si un employeur décide de donner plus de 800€, la somme complémentaire est soumise à impôts et cotisations. Il est important de souligner que le FMD est un dispositif facultatif. Ses modalités, y compris le montant et les critères d’attribution, sont déterminées par accord d’entreprise, inter-entreprises, ou à défaut, par accord de branche. En l’absence d’accord, l’employeur peut prévoir cette prise en charge par décision unilatérale, après consultation du comité social et économique s’il existe.

Le FMD doit bénéficier à l’ensemble des salariés entrant dans le champ d’application, notamment les salariés en CDI, CDD, intérimaires, apprentis, stagiaires, salariés à temps partiel. Néanmoins, les volontaires en service civique ne sont pas éligibles au versement du FMD.

  • Modes de Transport Éligibles au FMD

Le FMD couvre une variété de modes de transport respectueux de l’environnement, notamment :

  • Vélo et vélo à assistance électrique (personnel et en location)
  • Covoiturage (conducteur ou passager)
  • Engins de déplacement personnels, cyclomoteurs et motocyclettes en location ou en libre-service (comme les scooters et trottinettes électriques en free floating)
  • Autopartage avec des véhicules électriques, hybrides rechargeables ou à hydrogène
  • Transports en commun (hors abonnement)
  • Engins de déplacement personnel motorisés des particuliers (trottinettes, monoroues, gyropodes, skateboard, hoverboard…)

Le FMD offre ainsi une opportunité significative aux entreprises de promouvoir activement des solutions de mobilité durable tout en offrant des avantages fiscaux et sociaux à leurs salariés.

Proposer des menus végétariens et locaux

  • Les impacts de la consommation de viande sur l’environnement

Les viandes et produits laitiers, particulièrement ceux issus d’élevage intensif, sont identifiés comme des contributeurs significatifs aux émissions de gaz à effet de serre. Selon la FAO, le secteur de l’élevage représente 14,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dont 9,3 % proviennent des bovins. De plus, l’élevage occupe 70 % des terres agricoles mondiales, entraînant déforestation, pollution atmosphérique et pollution de l’eau. 

La production d’aliments pour les animaux mobilise des ressources considérables, contribuant à la dégradation environnementale. Les importations de produits carnés, bien que légèrement en baisse, continuent à contribuer à l’empreinte carbone. Ainsi, orienter les choix alimentaires vers des options végétariennes ou locales en entreprise constitue une démarche significative pour atténuer ces impacts environnementaux.

  • Instaurer des repas végétariens pour réduire ses émissions de CO2

Que votre entreprise dispose d’un self ou simplement d’une cuisine où chacun s’organise, il est toujours possible d’organiser des menus végétariens ou locaux. Par exemple, vous pouvez proposer un repas par semaine qui permettra à chacun de découvrir la gastronomie végétarienne tout en consommant local, ce qui a un double avantage. En effet, la consommation de viande (et surtout de viande rouge) produit énormément de CO2, il est donc bénéfique de la réduire. Par ailleurs, consommer local permet de réduire les émissions de CO2 liées au transport des aliments, en plus de favoriser les commerces de proximité !

Limiter le stock de données numériques

  • Le numérique a un impact méconnu mais non négligeable sur les émissions de CO2

La numérisation rapide s’accompagne d’une hausse significative des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), principalement dues au secteur du numérique. Selon l’ADEME et l’Arcep, l’empreinte carbone du numérique représentait 3,6 % des émissions mondiales de GES en 2023, chiffre pouvant atteindre 6,7 % d’ici 2040 sans mesures adéquates. 

En France, le numérique était responsable de 2,5 % des émissions de GES en 2020, prévoyant une augmentation à 7 % d’ici 2040. La production des équipements numériques constitue environ 78 % de l’impact environnemental, l’utilisation quotidienne contribue à hauteur de 21 %, et la fin de vie représente environ 1 %. Ainsi, la réduction du stockage de données, la promotion du tri des e-mails, et la limitation des enregistrements dans le cloud en entreprise sont cruciales pour atténuer les émissions de GES induites par le numérique et favoriser une numérisation responsable.

  • Quelles solutions appliquer ?

Il n’est pas rare de voir des personnes cumuler des milliers de mails dans sa boîte. Avec en vrac des newsletters jamais ouvertes, des mails professionnels datant de plusieurs années, des publicités, des spams, des conversations informelles… Or ces mails prennent de la place. Et pas seulement sur votre ordinateur: ils sont également stockés dans des data centers. Et ces centres consomment énormément d’électricité, car ils sont composés d’éléments informatiques utilisant des systèmes de refroidissement particulièrement énergivores. Bref, tous ces mails non lus sont stockés quelque part et utilisent de l’énergie chaque année ! 

Vous pouvez encourager vos équipes à trier leurs mails, en utilisant des applications dédiées. Dans la même veine, tout enregistrer dans le cloud prend énormément de place et d’énergie dans ces mêmes data centers. Alors encouragez vos équipes à limiter les enregistrements intempestifs, et à faire régulièrement du tri dans leurs dossiers, en supprimant les fichiers doublons notamment.

Compenser vos émissions carbone : agir stratégiquement pour un impact environnemental positif

  • Quelle est l’origine de la compensation des émissions carbone ?

La notion de compensation carbone pour les entreprises a émergé en 1997, suite à l’engagement des États dans le Protocole de Kyoto. Deux mécanismes de compensation ont été instaurés pour réguler les émissions de gaz à effet de serre :

  • le MDP (Mécanisme de Développement Propre) pour les projets dans les pays en développement
  • la MOC (Mise en Oeuvre Conjointe) pour les projets dans les pays industrialisés ayant ratifié le Protocole de Kyoto.

Actuellement, deux grands marchés de compensation carbone coexistent:

  • Le marché de conformité, contraignant les États et les grandes entreprises polluantes à compenser en cas de non-respect de leurs objectifs de réduction, 
  • Le marché de compensation volontaire, accueillant les petites et moyennes entreprises souhaitant contribuer à l’effort collectif.

La compensation réglementaire s’opère par l’acquisition et l’échange de crédits carbone, où une entreprise finance un projet correspondant aux tonnes de CO2 séquestrées.

  • Une solution insuffisante seule

Cependant, il est impératif de comprendre que la compensation carbone seule ne réduit pas le bilan carbone d’une entreprise ni ne contribue à la neutralité carbone. Pour réellement agir sur son empreinte carbone, il est nécessaire de mettre en œuvre des mesures de réduction avant de considérer la compensation pour les émissions incompressibles. Ainsi, adopter des moteurs de recherche écologiques tels qu’Ecosia et Lilo, qui financent des projets environnementaux en fonction des recherches, ou participer à des initiatives de reforestation, comme le partenariat entre Liane RH et EcoTree, devrait être envisagé en complément d’une politique proactive de réduction des émissions de CO2.

Ces solutions peuvent être mises en place assez facilement (selon votre entreprise et ses moyens, évidemment) et vous permettront d’avoir un impact sur la planète plus positif. De plus, les actions que vous mettrez en place peuvent servir de source d’inspiration pour d’autres entreprises, et vous aurez ainsi un effet boule de neige bénéfique pour l’environnement !