Fiches métiers

Ingénieur nucléaire

Travailler dans le nucléaire, c’est comme jouer aux échecs avec la physique. L’ingénieur nucléaire pense dix coups d’avance, anticipe les moindres risques, et fait tourner des installations aussi puissantes que sensibles.

Quel est le rôle et les missions d’un Ingénieur nucléaire ?

Souvent associé au réacteur ou à la production d’électricité, le métier d’ingénieur nucléaire est en réalité bien plus large. Il intervient à toutes les étapes du cycle nucléaire : conception, exploitation, maintenance, démantèlement, sûreté… Son rôle ? Optimiser les installations tout en garantissant un niveau de sécurité maximal.

Variantes de l’intitulé du poste : Ingénieur sûreté nucléaire, Ingénieur exploitation nucléaire, Ingénieur études nucléaires, Ingénieur procédés, Ingénieur démantèlement, Chef de projet nucléaire.

Que ce soit en centrale, en bureau d’études, chez un exploitant ou dans une entreprise de l’ingénierie, il évolue dans un environnement hautement technique, structuré, et stratégique pour la transition énergétique.

Mais que fait un Ingénieur nucléaire, concrètement ?

Concevoir des installations aussi performantes que sûres

Avant tout, il conçoit, modélise, anticipe :

  • Il réalise des études de dimensionnement et de fonctionnement de systèmes nucléaires (réacteurs, circuits, confinement…)

  • Il simule les comportements en situation normale, incidentelle ou accidentelle

  • Il élabore les dossiers de sûreté et participe à leur instruction avec les autorités compétentes (ASN, IRSN…)

  • Il sélectionne les matériaux, valide les choix techniques et suit les normes (RCC-M, codes ASME…)

  • Il contribue à l’innovation dans les nouveaux réacteurs (SMR, EPR, RNR…) ou le cycle du combustible

Assurer la maîtrise des risques et la conformité

La sûreté, c’est son mantra :

  • Il met en œuvre les procédures de contrôle qualité et de sûreté nucléaire

  • Il participe aux analyses de risques (AMDEC, HAZOP, radioprotection…)

  • Il prépare les audits, suit les exigences réglementaires et pilote les actions correctives

  • Il est l’interlocuteur des inspecteurs et autorités de contrôle

  • Il anime parfois des sessions de sensibilisation auprès des équipes opérationnelles

Suivre et fiabiliser les opérations sur site

L’ingénieur n’est pas que derrière un écran :

  • Il suit les interventions en arrêt de tranche, maintenance ou mise en service

  • Il valide les plans d’essai, contrôle les résultats, sécurise la documentation

  • Il assure le lien entre l’ingénierie, l’exploitation et les prestataires externes

  • Il participe aux réunions de coordination, arbitre les choix techniques, gère les aléas

  • Il peut aussi piloter le démantèlement ou la décontamination d’installations en fin de vie

Compétences requises : les indispensables pour briller à ce poste

Thermohydraulique / neutronique / mécanique des fluides

Maîtrise des référentiels sûreté (INB, INBS, décret INB…)

Simulation et calculs (Fluent, Ansys, CATHARE, Aster…)

Lecture de plans, rédaction de dossiers techniques

Codes de construction nucléaire (RCC-M, RSE-M, ESPN)

Connaissance du cycle du combustible, des réacteurs ou des installations de traitement

Hard Skills

Rigueur extrême

Esprit d’analyse

Résistance au stress

Autonomie et sens de la méthode

Sens du collectif

Communication claire et précise

Sens des responsabilités

Soft Skills

Rémunération et conditions de travail pour un Ingénieur nucléaire

Fourchettes de salaire

  • Débutant : 38 000 à 45 000 € brut/an
  • Confirmé : 45 000 à 60 000 € brut/an
  • Senior / Expert : jusqu’à 80 000 € ou plus selon poste, localisation et expertise

Conditions de travail

En centrale, chez un exploitant ou dans un bureau d’études, l’environnement est ultra structuré. L’ingénieur nucléaire peut travailler en horaires classiques ou postés, selon les sites. Des astreintes ou déplacements sont possibles, notamment lors des arrêts de tranche. Télétravail partiel possible côté ingénierie. La culture sécurité est omniprésente, et les projets sont souvent longs, complexes, collaboratifs.

Perspectives d’évolution

  • Référent technique / expert sûreté
  • Chef de projet nucléaire
  • Responsable ingénierie ou maintenance
  • Ingénieur sûreté chez un organisme de contrôle (IRSN, ASN…)
  • Consultant nucléaire senior
  • Responsable de programme SMR ou décarbonation énergétique

Comment devenir Ingénieur nucléaire ?

Se former aux fondamentaux techniques

Le métier nécessite un Bac+5 de type école d’ingénieurs, souvent avec spécialisation nucléaire : CEA, INSTN, Grenoble INP, Centrale, Arts et Métiers, ou des masters en énergie nucléaire, sûreté ou génie atomique. Des doubles diplômes (ingénieur + Master Sûreté) sont appréciés.

Monter en compétences par l’expérience terrain

La montée en compétence se fait sur le terrain et par certifications : formation aux référentiels RCC-M, habilitation SCN/RP, formations spécifiques CEA ou EDF. Une première expérience sur un grand projet nucléaire est un accélérateur de carrière.

Se spécialiser dans son domaine

Il est essentiel de se former aux outils métiers tels que Fluent, CATHARE, Aster ou TrioCFD afin de maîtriser les logiciels techniques indispensables dans le domaine. Parallèlement, l’obtention de certifications en sûreté, en qualité et en gestion des risques industriels permet de renforcer son expertise et sa crédibilité professionnelle. Une bonne connaissance des enjeux liés au démantèlement des installations, à la gestion des déchets et au cycle du combustible est également cruciale pour appréhender les problématiques actuelles du secteur. Enfin, il est important de suivre de près les évolutions technologiques, notamment celles liées aux petits réacteurs modulaires (SMR), au nucléaire modulaire ou encore à la fusion, afin de rester à la pointe de l’innovation.

Rejoindre les bons environnements

Les principales opportunités professionnelles dans le secteur nucléaire se trouvent au sein de grands acteurs industriels tels qu’EDF, Orano, Framatome ou TechnicAtome. Elles s’étendent également aux institutions publiques et parapubliques comme le CEA, l’IRSN, l’Andra ou l’ASN, qui jouent un rôle clé dans la recherche, la sûreté et la gestion des déchets. Les sociétés d’ingénierie telles qu’Assystem, Nuvia, Egis ou Alten offrent aussi de nombreuses perspectives, notamment dans la conception, la maintenance ou le pilotage de projets. Enfin, des débouchés existent au sein d’organismes publics internationaux ou de projets d’envergure mondiale comme ITER ou l’AIEA, qui participent au développement et à la régulation du nucléaire à l’échelle globale.

F.A.Q

Pourquoi l’ingénieur nucléaire est-il si stratégique aujourd’hui ?

Parce qu’il est au carrefour de la relance industrielle, de la souveraineté énergétique et de la transition bas carbone. Il garantit la sûreté tout en accélérant les innovations. Sans lui, pas de nouveau nucléaire, pas de maintenance fiable, pas de démantèlement sécurisé.

Pas du tout. Il faut un bon socle scientifique, oui. Mais les meilleurs profils sont souvent ceux qui savent vulgariser, travailler en équipe, et garder leur calme même sous pression. La rigueur et le bon sens font toute la différence.

Oui, massifs. Entre les EPR2, les SMR, le grand carénage, le démantèlement, le traitement des déchets, les ingénieurs nucléaires vont être sollicités sur toute la chaîne de valeur. C’est un métier d’avenir, avec un vrai sens et un vrai besoin.

Les INB (installations nucléaires de base), en exploitation ou en construction. Là où chaque détail compte, où chaque procédure doit être impeccable. C’est là que l’on apprend la vraie rigueur métier.

Des réunions techniques, des analyses de risques, des allers-retours entre bureau et site, des contrôles qualité, des plans à valider, des procédures à suivre. Le terrain est exigeant, mais il donne du sens aux calculs.

 

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