Fiches métiers

Chef de projet réseaux de chaleur

Connecter l’énergie, piloter la transition, chauffer durablement les territoires. À l’heure où l’efficacité énergétique et la valorisation des énergies renouvelables et de récupération deviennent des priorités, le Chef de projet réseaux de chaleur joue un rôle clé.

Quel est le rôle et les missions d’un Chef de projet réseaux de chaleur ?

Le Chef de projet réseaux de chaleur, également désigné comme Responsable projet réseaux thermiques, Chargé de projet chaleur urbaine ou Project manager réseau de chaleur, pilote toutes les phases d’un projet de réseau thermique : étude de faisabilité, conception technique, montage financier, passation des marchés, suivi de chantier et mise en exploitation. Il veille à la cohérence technique, réglementaire, économique et environnementale du projet, tout en tenant compte des enjeux territoriaux et des attentes des collectivités et usagers.

Mais que fait un Chef de projet réseaux de chaleur, concrètement ?

Réaliser des études de faisabilité et définir le périmètre du projet

  • Identifier les gisements de chaleur disponibles (usines, incinérateurs, biomasse, data centers, géothermie)

  • Évaluer les besoins thermiques actuels et futurs des zones desservies

  • Modéliser différents scénarios conciliant économie, environnement et technique

  • Animer les réunions avec collectivités et vérifier la compatibilité avec PCAET et documents d’urbanisme

Concevoir et dimensionner le réseau

  • Définir le tracé des canalisations et choisir la technologie adaptée (basse/haute température, double tube, préfabrication)

  • Dimensionner sous-stations, estimer pertes thermiques et sélectionner les matériaux

  • Coordonner les bureaux d’études thermiques, hydrauliques et géotechniques

  • Arbitrer les solutions techniques pour optimiser le rendement et limiter les travaux lourds

Monter le projet juridique, administratif et financier

  • Déterminer le mode de gestion (DSP, SEM, marché, régie)

  • Monter les dossiers de financement (CEE, Fonds Chaleur, subventions locales)

  • Rédiger ou valider les cahiers des charges pour les marchés publics/privés

  • Participer aux négociations avec les entreprises et partenaires contractuels

Coordonner la réalisation et superviser le chantier

  • Planifier les interventions (terrassement, pose de canalisations, raccordements, sous-stations)

  • Suivre l’avancement et gérer les imprévus de terrain (obstacles, circulation)

  • Contrôler la qualité d’exécution et valider les factures intermédiaires

  • Garantir la sécurité du chantier et le respect des obligations réglementaires

Compétences requises : les indispensables pour briller à ce poste

Connaissance approfondie des principes de transfert de chaleur et d’hydraulique appliqués aux réseaux enterrés

Maîtrise des normes techniques spécifiques aux réseaux de chaleur et aux sous-stations (dimensionnement, régulation, équilibrage)

Capacité à élaborer et à analyser des bilans thermiques et énergétiques

Solide culture en montage financier de projets complexes (Fonds Chaleur, CEE)

Maîtrise de la réglementation des marchés publics et des contrats de délégation de service public

Compétence en lecture et validation de plans techniques et de profils en long

Hard Skills

Leadership et capacité à fédérer des acteurs variés : bureaux d’études, entreprises de travaux, exploitants, collectivités

Sens de l’anticipation et de la planification pour gérer plusieurs phases simultanément

Esprit d’analyse et de synthèse pour prendre des décisions techniques et financières éclairées

Sens du dialogue et de la pédagogie pour expliquer les choix techniques aux décideurs non spécialistes

Réactivité et sang-froid pour gérer les imprévus en phase travaux ou en mise en service

Soft Skills

Rémunération et conditions de travail pour un Chef de projet réseaux de chaleur

Fourchettes de salaire

  • Débutant : 42 000 à 50 000 € brut/an
  • Confirmé : 51 000 à 65 000 € brut/an
  • Chef de projet senior ou Manager réseaux de chaleur multi-sites : jusqu’à 75 000 € brut/an voire plus selon la taille du périmètre et les responsabilités contractuelles.

Conditions de travail

Le Chef de projet réseaux de chaleur exerce au sein d’exploitants énergétiques, de sociétés d’ingénierie ou directement pour des collectivités locales ou des SEM spécialisées. Il alterne entre bureau (études, montage de dossiers, reporting), réunions de concertation avec les autorités locales et visites régulières sur le terrain pour superviser les chantiers. Des déplacements fréquents sont à prévoir, notamment en période de travaux ou pour coordonner plusieurs sites à l’échelle d’un territoire.

Perspectives d’évolution

Avec l’expérience, un Chef de projet réseaux de chaleur peut évoluer vers un poste de Manager d’équipe projets thermiques, Responsable de pôle chaleur urbaine, ou Directeur de projets multi-énergies incluant également des réseaux de froid ou des solutions smart grid. Il peut également rejoindre une direction stratégique pour participer à la planification énergétique à l’échelle d’une métropole ou d’une région, ou encore devenir Consultant expert pour conseiller des collectivités sur la transition de leurs infrastructures de chauffage collectif vers des modèles plus durables et résilients.

Comment devenir Chef de projet réseaux de chaleur ?

Se former aux fondamentaux techniques

Un diplôme d’ingénieur en génie énergétique, thermique, génie climatique, génie civil ou génie des procédés est fortement recommandé. Les Masters spécialisés en efficacité énergétique, planification énergétique urbaine ou en gestion de projet énergétique sont également très recherchés. Une double compétence technique et gestion de projet constitue un atout décisif pour gérer les multiples volets d’un projet de réseau de chaleur.

Monter en compétences par l’expérience terrain

Pour rester performant, le Chef de projet réseaux de chaleur doit suivre l’évolution des normes techniques et des solutions innovantes (réseaux basse température, stockage intersaisonnier, intégration des énergies renouvelables de proximité). Il est conseillé de se former aux outils de modélisation hydraulique et thermique, de renforcer ses connaissances en droit de l’énergie et en financement de projet public-privé. Participer à des groupes de travail (AMORCE, Fedene, Réseau de chaleur France) est également un excellent moyen d’échanger sur les retours d’expérience et de contribuer à l’évolution des standards de la filière.

Se spécialiser

Se spécialiser en réseaux de chaleur, c’est maîtriser l’ingénierie thermique, le dimensionnement hydraulique, l’intégration des énergies renouvelables et de récupération (bois-énergie, géothermie, biomasse, chaleur fatale industrielle…), ainsi que la réglementation ICPE et les contrats de délégation de service public. Cette expertise permet de concevoir et piloter des projets performants, de sécuriser les approvisionnements et de contribuer activement à la transition énergétique des territoires.

Rejoindre les bons environnements

Les chefs de projet réseaux de chaleur évoluent chez des acteurs comme Engie Solutions, Dalkia, Coriance, Idex, mais aussi dans des bureaux d’études spécialisés (Artelia, Setec, Egis) et au sein des collectivités locales. Des environnements où la durabilité, l’innovation et l’efficacité énergétique sont au cœur des projets.

F.A.Q

Pourquoi le métier de Chef de projet réseaux de chaleur est-il crucial pour la transition énergétique ?

Parce qu’il pilote le développement d’infrastructures collectives qui permettent de mutualiser la production d’énergie, de valoriser des sources renouvelables ou de récupération et de diminuer fortement les émissions de CO₂ à l’échelle d’un quartier ou d’une ville.

Oui, à condition d’avoir suivi un cursus technique solide et d’avoir pu valider ses compétences en gestion de projet lors de stages ou d’alternances. Une première expérience sur chantier ou en bureau d’études thermique est un véritable plus.

Gérer des projets longs et complexes, coordonner de nombreux acteurs aux intérêts parfois divergents et maîtriser les délais malgré les aléas (très fréquents en voirie urbaine) tout en garantissant la qualité et la sécurité des installations.

Oui ! Les réseaux de chaleur et de froid figurent parmi les solutions privilégiées par les collectivités pour atteindre les objectifs de neutralité carbone. Le Plan Chaleur de l’ADEME et les aides publiques soutiennent fortement les nouveaux projets.

En planifiant soigneusement le tracé et le dimensionnement dès la conception, en s’assurant que les travaux sont réalisés dans les règles de l’art, en mettant en place un suivi de performance précis et en formant les exploitants pour maintenir l’efficacité énergétique dans la durée.

 

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