Fiches métiers

Architecte contrôle - commande nucléaire

Dans une installation nucléaire, la moindre variation doit être détectée, mesurée, corrigée. Et pour que tout fonctionne à la milliseconde près, il faut un système de contrôle-commande irréprochable. Derrière cette intelligence technique et sécuritaire, un poste stratégique veille à la cohérence de l’ensemble : l’Architecte contrôle-commande nucléaire.

Quel est le rôle et les missions d’un Architecte contrôle - commande nucléaire ?

L’Architecte contrôle-commande nucléaire conçoit l’architecture globale des systèmes I&C (Instrumentation & Control) d’une installation nucléaire. Il est responsable de la définition fonctionnelle, de la cohérence technique et de la conformité réglementaire des systèmes de pilotage, de mesure et de protection du site.

Il intervient dès les phases de conception et suit l’intégration jusqu’à la mise en service. Son rôle couvre la supervision des automatismes, l’instrumentation de sécurité, les interfaces homme-machine (IHM), les boucles de régulation et les systèmes de commande centralisés ou distribués. Il travaille en étroite collaboration avec les ingénieurs sûreté, les automaticiens, les responsables lots et les équipes client (EDF, Orano, CEA…).

Mais que fait un Architecte contrôle - commande nucléaire, concrètement ?

Définir l’architecture I&C d’un projet nucléaire

Il conçoit l’organisation technique et fonctionnelle de l’ensemble des systèmes de contrôle-commande d’une installation.

  • Il analyse les besoins fonctionnels de l’installation (chaînes de mesure, automatismes, régulation, commandes manuelles…) en tenant compte des exigences de sûreté ;

 

  • Il définit les architectures de contrôle-commande (centralisée, distribuée, redondante…), les répartitions de fonctions et les niveaux de sécurité associés ;

 

  • Il sélectionne les plateformes technologiques adaptées (systèmes DCS, PLC, SCADA, IHM…)

 

  • Il rédige les spécifications techniques d’architecture, les documents de définition système et les interfaces inter-lots..

Garantir la conformité réglementaire et fonctionnelle

Dans le nucléaire, chaque fonction de commande ou de sécurité doit être justifiée, traçable et validée.

  • Il s’assure que les systèmes I&C sont conçus selon les normes en vigueur (IEC 61513, IEC 60880, RCC-E, IEEE, normes spécifiques EDF/CEA…) ;

 

  • Il garantit la séparation fonctionnelle entre les systèmes de commande classiques et les systèmes importants pour la sûreté (SIS, SPPA-T2000, Teleperm XS, etc.) ;

 

  • Il coordonne la production des analyses fonctionnelles, des logigrammes, des matrices de cause-effet et des synoptiques de fonctionnement ;

 

  • Il travaille avec les ingénieurs sûreté pour intégrer les exigences de redondance, de défaillance simple et de tolérance aux pannes.

Coordonner les études et l’intégration technique

L’Architecte I&C est le point focal entre les équipes de conception, d’intégration, de tests et de mise en service.

  • Il anime les interfaces avec les spécialistes instrumentation, électricité, automatismes et systèmes d’information industriels ;

 

  • Il valide les choix techniques des fournisseurs et suit la cohérence des développements ;

 

  • Il participe à la revue de conception, à la validation des documents techniques, aux analyses de risques I&C ;

 

  • Il coordonne la préparation des phases d’intégration système, de FAT (Factory Acceptance Test) et de SAT (Site Acceptance Test).

Suivre le cycle de vie du système jusqu’à la mise en service

Il accompagne les systèmes I&C jusqu’à leur déploiement opérationnel.

  • Il supervise les essais de réception en usine et sur site, les validations fonctionnelles, les requalifications après travaux ou modifications ;

 

  • Il participe à la mise en service des systèmes (IHM, supervision, réseaux de communication, interfaces capteurs/actionneurs…) ;

 

  • Il rédige les documents de fin d’affaire : Dossiers d’architecture I&C, rapports de conformité, dossiers de sûreté I&C ;

 

  • Il capitalise les retours d’expérience, propose des améliorations d’architecture pour les projets futurs.

Compétences requises : les indispensables pour briller à ce poste

Expertise en automatisme, instrumentation, systèmes I&C et supervision industrielle (SCADA, DCS, PLC) ;

Connaissance des référentiels et normes du contrôle-commande nucléaire : RCC-E, IEC 61513, IEC 60880, IEEE 7-4.3.2, etc. ;

Maîtrise des architectures redondantes, sûres, temps réel, tolérantes aux pannes ;

Compétences en réseaux industriels (Profibus, Ethernet IP, Modbus, OPC UA…), cybersécurité OT, et interfaces IHM ;

Lecture de logigrammes, matrices de sécurité, synoptiques de commande et documents d’analyse fonctionnelle.

Hard Skills

Rigueur technique et sens aigu de la traçabilité ;

Esprit d’analyse pour concevoir des systèmes sûrs, robustes et évolutifs ;

Capacité à animer la coordination inter-métiers et à piloter les interfaces techniques ;

Communication claire et structurée, notamment dans les relations avec le client ou l’autorité de sûreté ;

Autonomie, sens des responsabilités, capacité à prendre du recul dans des projets complexes.

Soft Skills

Rémunération et conditions de travail pour un Architecte contrôle - commande nucléaire

Fourchettes de salaire

  • Débutant (3-5 ans d’expérience en I&C) : 45 000 à 55 000 € brut/an ;
  • Confirmé (5 à 10 ans) : 55 000 à 70 000 € brut/an ;
  • Senior ou expert multi-projets : jusqu’à 80 000 € brut/an selon le périmètre technique, le rôle dans les projets (EPR, ITER, SMR, etc.) et les responsabilités.

Conditions de travail

Le poste alterne phases d’études en bureau d’ingénierie et phases de suivi sur site ou en plateforme d’essais. Il implique des interactions avec les équipes projets, les fournisseurs d’équipements I&C, les exploitants et parfois les autorités de sûreté (ASN, IRSN). Des déplacements ponctuels peuvent être nécessaires en FAT/SAT ou lors de la mise en service. Le poste est souvent basé chez des intégrateurs ou dans des sociétés d’ingénierie nucléaire. Habilitations nucléaires requises selon le site (HN, SCN, CSQ).

Perspectives d’évolution

  • Expert technique contrôle-commande nucléaire ;
  • Responsable d’architecture I&C ou Responsable système de supervision nucléaire ;
  • Chef de projet I&C ou Responsable d’intégration technique ;
  • Consultant sûreté numérique ou cybersécurité industrielle nucléaire ;
  • Architecte système pour microgrids ou réacteurs modulaires (SMR).Chargé d’affaires en intégration de systèmes (onduleurs, batteries, BMS…)

Comment devenir Architecte contrôle - commande nucléaire ?

Se former aux fondamentaux techniques

Le poste est accessible après un diplôme d’ingénieur ou un master en automatisme, systèmes embarqués, informatique industrielle, instrumentation, génie électrique ou énergie nucléaire. Les écoles comme l’INSTN, Arts et Métiers, INSA, ENSAM, Polytech ou des masters spécialisés (automatique, génie des systèmes) sont bien reconnus. Une spécialisation I&C nucléaire ou des certifications en normes RCC-E ou IEC sont des atouts différenciants.

Monter en compétences par l’expérience terrain

Les architectes I&C ont souvent débuté comme ingénieur automatisme, ingénieur instrumentation ou développeur SCADA. Les compétences s’acquièrent au fil des projets, par l’analyse des cahiers des charges, la rédaction de documents d’architecture, la participation aux revues techniques et aux essais d’intégration. Les grands projets nucléaires (EPR, Flamanville, Jules Horowitz, ITER) offrent des contextes formateurs pour monter rapidement en technicité.

Se spécialiser dans les architectures I&C nucléaires

La spécialisation passe par la maîtrise des référentiels I&C du nucléaire (RCC-E, IEC 60880, 61513…), des systèmes critiques et des architectures tolérantes aux pannes. Une connaissance approfondie des enjeux de cybersécurité industrielle, des infrastructures de communication, et des interactions entre sûreté, sécurité et disponibilité est nécessaire. La pratique du reporting technique, de la documentation traçable et la capacité à interagir avec l’autorité renforcent l’expertise.

Rejoindre les bons environnements

Les architectes contrôle-commande nucléaire évoluent chez les grands donneurs d’ordre (EDF, CEA, Orano, Framatome), chez les intégrateurs de systèmes I&C (Rolls Royce Civil Nuclear, Siemens Energy, Assystem, Nuvia…), ou chez des bureaux d’études spécialisés. Ils peuvent aussi intervenir sur des projets internationaux (EPR, SMR, réacteurs de recherche, ITER). Ce métier est en forte demande avec le renouvellement du parc nucléaire et le développement de nouvelles générations de réacteurs.

F.A.Q

Quelle est la différence entre un ingénieur I&C et un architecte contrôle-commande ?

L’ingénieur I&C travaille sur le développement ou l’intégration d’une partie du système. L’architecte I&C définit l’ensemble de l’organisation technique du système, sa structure, ses interfaces, ses performances et sa conformité réglementaire.

Oui, au moins comprendre les logiques de programmation temps réel, les langages d’automates, les scripts de supervision et les protocoles de communication industrielle.

Oui. Le besoin d’architectes I&C dans le nucléaire est croissant avec les projets EPR2, SMR, rénovation d’installations existantes, cybersécurité des systèmes critiques.

SCADA (WinCC, Panorama, PcVue), plateformes DCS (Siemens, Schneider, ABB), logiciels de simulation, langages d’automates (ST, LD, FBD), outils de gestion documentaire technique, outils de test HIL/SIL.

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