Dans une installation nucléaire, la moindre variation doit être détectée, mesurée, corrigée. Et pour que tout fonctionne à la milliseconde près, il faut un système de contrôle-commande irréprochable. Derrière cette intelligence technique et sécuritaire, un poste stratégique veille à la cohérence de l’ensemble : l’Architecte contrôle-commande nucléaire.
L’Architecte contrôle-commande nucléaire conçoit l’architecture globale des systèmes I&C (Instrumentation & Control) d’une installation nucléaire. Il est responsable de la définition fonctionnelle, de la cohérence technique et de la conformité réglementaire des systèmes de pilotage, de mesure et de protection du site.
Il intervient dès les phases de conception et suit l’intégration jusqu’à la mise en service. Son rôle couvre la supervision des automatismes, l’instrumentation de sécurité, les interfaces homme-machine (IHM), les boucles de régulation et les systèmes de commande centralisés ou distribués. Il travaille en étroite collaboration avec les ingénieurs sûreté, les automaticiens, les responsables lots et les équipes client (EDF, Orano, CEA…).
Il conçoit l’organisation technique et fonctionnelle de l’ensemble des systèmes de contrôle-commande d’une installation.
Dans le nucléaire, chaque fonction de commande ou de sécurité doit être justifiée, traçable et validée.
L’Architecte I&C est le point focal entre les équipes de conception, d’intégration, de tests et de mise en service.
Il accompagne les systèmes I&C jusqu’à leur déploiement opérationnel.
Expertise en automatisme, instrumentation, systèmes I&C et supervision industrielle (SCADA, DCS, PLC) ;
Connaissance des référentiels et normes du contrôle-commande nucléaire : RCC-E, IEC 61513, IEC 60880, IEEE 7-4.3.2, etc. ;
Maîtrise des architectures redondantes, sûres, temps réel, tolérantes aux pannes ;
Compétences en réseaux industriels (Profibus, Ethernet IP, Modbus, OPC UA…), cybersécurité OT, et interfaces IHM ;
Lecture de logigrammes, matrices de sécurité, synoptiques de commande et documents d’analyse fonctionnelle.
Rigueur technique et sens aigu de la traçabilité ;
Esprit d’analyse pour concevoir des systèmes sûrs, robustes et évolutifs ;
Capacité à animer la coordination inter-métiers et à piloter les interfaces techniques ;
Communication claire et structurée, notamment dans les relations avec le client ou l’autorité de sûreté ;
Autonomie, sens des responsabilités, capacité à prendre du recul dans des projets complexes.
Le poste alterne phases d’études en bureau d’ingénierie et phases de suivi sur site ou en plateforme d’essais. Il implique des interactions avec les équipes projets, les fournisseurs d’équipements I&C, les exploitants et parfois les autorités de sûreté (ASN, IRSN). Des déplacements ponctuels peuvent être nécessaires en FAT/SAT ou lors de la mise en service. Le poste est souvent basé chez des intégrateurs ou dans des sociétés d’ingénierie nucléaire. Habilitations nucléaires requises selon le site (HN, SCN, CSQ).
Le poste est accessible après un diplôme d’ingénieur ou un master en automatisme, systèmes embarqués, informatique industrielle, instrumentation, génie électrique ou énergie nucléaire. Les écoles comme l’INSTN, Arts et Métiers, INSA, ENSAM, Polytech ou des masters spécialisés (automatique, génie des systèmes) sont bien reconnus. Une spécialisation I&C nucléaire ou des certifications en normes RCC-E ou IEC sont des atouts différenciants.
Les architectes I&C ont souvent débuté comme ingénieur automatisme, ingénieur instrumentation ou développeur SCADA. Les compétences s’acquièrent au fil des projets, par l’analyse des cahiers des charges, la rédaction de documents d’architecture, la participation aux revues techniques et aux essais d’intégration. Les grands projets nucléaires (EPR, Flamanville, Jules Horowitz, ITER) offrent des contextes formateurs pour monter rapidement en technicité.
La spécialisation passe par la maîtrise des référentiels I&C du nucléaire (RCC-E, IEC 60880, 61513…), des systèmes critiques et des architectures tolérantes aux pannes. Une connaissance approfondie des enjeux de cybersécurité industrielle, des infrastructures de communication, et des interactions entre sûreté, sécurité et disponibilité est nécessaire. La pratique du reporting technique, de la documentation traçable et la capacité à interagir avec l’autorité renforcent l’expertise.
Les architectes contrôle-commande nucléaire évoluent chez les grands donneurs d’ordre (EDF, CEA, Orano, Framatome), chez les intégrateurs de systèmes I&C (Rolls Royce Civil Nuclear, Siemens Energy, Assystem, Nuvia…), ou chez des bureaux d’études spécialisés. Ils peuvent aussi intervenir sur des projets internationaux (EPR, SMR, réacteurs de recherche, ITER). Ce métier est en forte demande avec le renouvellement du parc nucléaire et le développement de nouvelles générations de réacteurs.
L’ingénieur I&C travaille sur le développement ou l’intégration d’une partie du système. L’architecte I&C définit l’ensemble de l’organisation technique du système, sa structure, ses interfaces, ses performances et sa conformité réglementaire.
Oui, au moins comprendre les logiques de programmation temps réel, les langages d’automates, les scripts de supervision et les protocoles de communication industrielle.
Oui. Le besoin d’architectes I&C dans le nucléaire est croissant avec les projets EPR2, SMR, rénovation d’installations existantes, cybersécurité des systèmes critiques.
SCADA (WinCC, Panorama, PcVue), plateformes DCS (Siemens, Schneider, ABB), logiciels de simulation, langages d’automates (ST, LD, FBD), outils de gestion documentaire technique, outils de test HIL/SIL.
Architecte I&C, Responsable architecture contrôle-commande, Ingénieur système I&C nucléaire, Expert automatisme nucléaire, Architecte instrumentation sûreté.
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