Recruter un ingénieur nucléaire pour un projet long, ce n’est pas recruter : c’est jouer aux échecs face aux plus grands maîtres… Entre la pénurie de talents, l’ultra-spécialisation et la pression réglementaire, chaque erreur peut coûter cher. Alors, comment sécuriser un recrutement aussi stratégique ? Comment attirer, engager et fidéliser un ingénieur nucléaire pendant 5, 10, 15 ans ?
Voici toutes les clés pour réussir votre prochain recrutement dans le nucléaire pour une mission longue durée !
Les enjeux du recrutement pour un projet long dans le nucléaire
Avant de lancer votre processus de recrutement, cerner le rythme et les particularités de ces projets d’envergure est essentiel.
Une temporalité étendue et séquencée
Un projet nucléaire ne s’improvise pas. Il s’inscrit dans une temporalité longue, avec des jalons bien identifiés :
- études de faisabilité et conception (3 à 5 ans) : calculs, simulations, ingénierie de sûreté ;
- construction et essais (5 à 10 ans) : pilotage de chantier, mise en service, contrôles ;
- exploitation, maintenance ou démantèlement (10+ ans) : interventions à long terme en environnement contraint.
Des exigences réglementaires strictes
Travailler dans le nucléaire implique de respecter un cadre réglementaire rigoureux, notamment en matière :
- de sûreté et sécurité des installations (ASN, INB…) ;
- de traçabilité documentaire ;
- d’habilitations spécifiques, telles que le SCN (Sûreté-Conduite Nucléaire), la RP (Radioprotection) ou encore le CEFRI, indispensables pour intervenir en zone contrôlée.
Ces exigences, bien que garantes du haut niveau de sécurité du secteur, constituent un facteur de complexité dans le recrutement. Elles restreignent le vivier de candidats à des profils déjà formés et habilités ou à des ingénieurs pouvant l’être rapidement.
La mobilité, un facteur de tension
Dans le secteur nucléaire, les projets sont souvent localisés sur des sites industriels spécifiques, éloignés des grands centres urbains :
- Flamanville (Normandie) ;
- Cadarache (région PACA) ;
- Gravelines (Hauts-de-France) ;
- La Hague (Normandie), etc.
Ces implantations impliquent une mobilité géographique importante, généralement temporaire, mais souvent contraignante.
Pour les ingénieurs, cela signifie de devoir accepter des missions longues en grand déplacement, parfois avec plusieurs nuits d’hôtel par semaine, ou envisager un déménagement, souvent sans garantie de stabilité à long terme. Or, peu de talents sont disposés à faire de tels compromis, et encore moins les profils expérimentés, souvent déjà installés.
6 leviers pour recruter sur le long terme dans le nucléaire
1. Savoir quels profils viser en fonction des différentes phases du projet
Un projet nucléaire se compose de plusieurs étapes et les profils attendus changent à chaque étape. Pour recruter dans le nucléaire avec brio, il faut ajuster les compétences recherchées aux phases d’intervention.
Phase d’étude : ingénierie, calculs, sûreté
On recherchera ici des profils capables de :
- réaliser des études de dimensionnement et de sûreté ;
- maîtriser les logiciels de simulation (ANSYS, Flownex, Code_Aster…) ;
- interagir avec les autorités de contrôle.
Les compétences d’ingénieur nucléaire attendues ici sont pointues et souvent issues de cursus spécialisés (INSTN, écoles d’ingé avec double compétence génie civil/nucléaire).
📌 Exemples de métiers recherchés durant la phase d’étude : Ingénieur calcul de structures nucléaires, ingénieur en génie civil nucléaire, ingénieur thermohydraulique, etc.
Phase chantier : coordination et essais

À cette étape, l’accent est mis sur la capacité à :
- coordonner des lots techniques ;
- superviser des essais de mise en service ;
- gérer les relations sous-traitants/maître d’œuvre.
Des compétences en gestion de projet, pilotage QHSE (Qualité, Hygiène, Sécurité, Environnement) et des connaissances sur les normes nucléaires sont déterminantes.
📌 Exemples de métiers recherchés durant la phase chantier : chef de chantier nucléaire, ingénieur essais / mise en service, chargé de mission QHSE, etc.
Phase d’exploitation : maintenance, sûreté, contrôles périodiques
Une fois l’installation nucléaire mise en service, la phase d’exploitation vise à assurer son fonctionnement optimal, sûr et durable.
Elle mobilise des profils capables :
- d’assurer la maintenance préventive et corrective des équipements ;
- de garantir le respect des exigences de sûreté nucléaire et de radioprotection ;
- de réaliser les contrôles réglementaires périodiques ;
- d’intervenir rapidement en cas d’incident ou d’écart de fonctionnement ;
- de gérer les déchets radioactifs produits durant l’exploitation ;
- de dialoguer avec les autorités de sûreté (ASN, IRSN) et de produire la documentation technique nécessaire.
📌 Exemples de métiers recherchés durant la phase chantier : ingénieur maintenance nucléaire, technicien radioprotection, ingénieur en démantèlement et gestion des déchets, etc.
💡 À toutes les phases, des habilitations sont obligatoires : SCN, RP, HN et parfois CEFRI. C’est un critère de sélection incontournable dans tout recrutement nucléaire. |
2. Rédiger des fiches de poste exhaustives
Un brief complet et attractif, c’est 50 % du travail ! C’est pourquoi il est essentiel de rédiger une fiche de poste claire et exhaustive, notamment pour un projet nucléaire longue durée.
Outre les éléments classiques (intitulé du poste, missions, salaire…), vous devrez intégrer des spécificités propres au secteur nucléaire :
- exigences en matière d’habilitation nucléaire (type habilitation électrique, radioprotection, sécurité nucléaire) ;
- contraintes terrain incluant les interventions en zone contrôlée, la gestion des risques radiologiques et les impératifs de sécurité stricts ;
- durée et complexité du projet ;
- compétences techniques requises : génie nucléaire, maintenance des installations, gestion des systèmes de contrôle commande, etc.
Plus vos critères sont clairs, plus votre recrutement d’ingénieur nucléaire sera ciblé et efficace.
3. Valoriser le projet et son impact

Pour attirer les meilleurs talents, il ne suffit plus de parler de poste ou de salaire : il faut raconter une vision, un engagement, une mission.
Mettez en avant ce qui rend votre projet unique :
- ses enjeux énergétiques ou environnementaux ;
- l’usage de technologies de pointe comme les SMR ou la neutronique avancée ;
- la possibilité de s’inscrire dans une aventure technique et humaine sur le long terme.
De nombreux candidats ne se mobilisent que pour des projets porteurs d’impact, qui leur permettent de constater concrètement le fruit de leur travail.
C’est là tout l’enjeu quand on cherche à recruter dans le nucléaire pour un projet long : savoir parler au cœur autant qu’à la raison.
4. Soigner l’expérience candidat dès le sourcing
Communication claire, réactivité, transparence sur les conditions de travail… Dans un secteur aussi exigeant que le nucléaire, l’expérience candidat est un véritable levier de conviction.
Pour la soigner, pensez à proposer :
- un parcours d’intégration structuré ;
- des formations habilitantes régulières ;
- des perspectives d’évolution ou de mobilité interne.
Les formations régulières permettent de fidéliser ses employés. Et qui dit salariés fidèles, dit moins de recrutements à prévoir ! En plus de prendre soin de vos salariés, nous vous conseillons d’investir dans leur montée en compétences. Vous pouvez par exemple créer des parcours de formation dédiés pour permettre à vos techniciens d’exploitation de passer au poste de chargé d’affaires ou de chef de projet nucléaire.
5. Anticiper ses besoins en recrutement sur le long terme
Planifiez vos recrutements en fonction du calendrier industriel : projets EPR, SMR, démantèlement, etc. Cela vous évitera des pics soudains d’activité qui risquent de vous mettre dans l’embarras.
Si vous connaissez vos besoins sur le long terme, il sera plus facile d’attribuer des projets à vos collaborateurs et de réfléchir aux meilleures solutions pour compléter votre flotte de talents.
Vous pouvez par exemple faire appel à des intérimaires longue durée pour des missions de 18 mois ou à des freelances pour des missions momentanées. Il est parfois plus simple de trouver des freelances en quête de missions courtes mais intenses que des CDI.
6. Collaborer avec des partenaires spécialisés

Votre entreprise est souvent soumise à des calendriers serrés et à des exigences de conformité strictes ? Vous faire accompagner par un cabinet expert du recrutement nucléaire peut vous permettre d’aborder l’avenir avec plus de sérénité.
En plus de sécuriser le processus d’embauche, ces experts réduisent le risque d’erreur de casting et vous aident à construire des équipes prêtes à s’engager sur le long terme.
Durant les entretiens, l’expert en recrutement évalue finement les soft skills des candidats tout en maîtrisant les aspects techniques : habilitations à jour, formations obligatoires, contraintes de mobilité, etc.
Recruter dans le nucléaire pour un projet long : en bref
Réussir un recrutement d’ingénieur nucléaire sur un projet de longue durée, c’est faire preuve d’anticipation, de précision et de pédagogie.
Voici, pour rappel, les réflexes à adopter pour recruter pour un projet long dans le nucléaire :
- savoir quels profils embaucher à chaque étape d’un projet ;
- rédiger des fiches de poste complètes et attrayantes ;
- valoriser le projet et son impact ;
- soigner l’expérience candidat dès le sourcing ;
- anticiper ses besoins en recrutement sur le long terme ;
- collaborer avec des partenaires spécialisés.
Dans un marché en tension, chaque détail compte : compréhension du projet, valorisation des missions, écoute des contraintes et accompagnement dans la durée. Vous ne pouvez rien laisser au hasard !
Chez Liane RH, nous accompagnons depuis plusieurs années les acteurs du nucléaire dans leurs recrutements les plus sensibles. N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus.