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Quels sont les métiers les plus recherchés dans le nucléaire ?

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Le nucléaire embauche en masse, mais sans les compétences, aucun réacteur ne tournera… Alors, une guerre des talents est lancée et les entreprises redoublent d’efforts pour attirer, former et fidéliser les profils stratégiques. Quels sont les métiers d’avenir dans le nucléaire ? Quelles compétences sont les plus recherchées ? Comment anticiper ces tensions dans vos recrutements ? Voici un tour d’horizon pour vous aider à recruter l’esprit léger ! 

Comment expliquer la pénurie de talents dans le nucléaire ?

Manque d’attractivité auprès des jeunes

Le nucléaire pâtit d’une image perçue comme vieillissante et peu innovante par une partie de la jeunesse. Les préoccupations environnementales, les craintes liées à la sécurité et le manque de visibilité sur les perspectives de carrière découragent les talents en herbe. 

De plus, le secteur communique encore insuffisamment sur ses enjeux, ses avancées technologiques et ses opportunités, ce qui n’aide pas les nouvelles générations à se projeter.

Pyramide des âges défavorable

Dans les grands groupes comme chez les sous-traitants, de nombreux experts partent à la retraite. Ce phénomène crée un vide difficile à combler sur certains métiers techniques qui nécessitent une longue montée en compétences et des habilitations spécifiques.

Concurrence accrue avec d’autres secteurs

Le nucléaire fait face à une forte concurrence d’autres secteurs dynamiques comme : 

  • les énergies renouvelables ; 
  • l’aéronautique ;
  • le BTP. 

Et pour cause : ces filières, souvent perçues comme plus innovantes ou durables, recherchent les mêmes profils techniques : ingénieurs en génie civil, experts en sûreté, techniciens de maintenance… Tout cela renforce la tension sur le marché du nucléaire. 

Pourtant, le plan France 2030 et les annonces présidentielles ont redonné un souffle à la filière. Avec 6 nouveaux EPR2 programmés, le lancement de projets SMR, la prolongation des centrales historiques et les chantiers de démantèlement, les besoins explosent dans toutes les directions

Le chiffre clé 💡
Selon Hélène Badia, présidente de l’Université des métiers du nucléaire, 100 000 salariés seront recrutés par les acteurs clés du nucléaire d’ici 2033. 

Quels sont les profils les plus recherchés dans le nucléaire ?

Voici les métiers les plus recherchés dans le nucléaire : ceux qui attirent toutes les convoitises. 

1. Ingénieur d’étude sûreté nucléaire

Lingénieur d’étude en sûreté nucléaire sécurise et garantit la conformité des installations nucléaires. Il rédige des études de sûreté et des études de danger, se rend sur le terrain, propose des mesures de prévention pour limiter les risques, participe à des appels d’offres… À la manière d’un bouclier, il anticipe les menaces et construit des barrières avant même que les failles n’apparaissent.

Pourquoi est-il difficile d’en recruter ? Parce que ce métier exige un niveau d’expertise élevé, à la croisée de plusieurs disciplines : ingénierie, réglementation, analyse de risque, physique nucléaire… Peu de formations préparent directement à cette polyvalence et les jeunes ingénieurs s’orientent trop rarement vers cette spécialisation, parfois méconnue. Qui plus est, il y a bien trop de demandes pour le nombre d’actifs sur ce marché. 

2. Ingénieur calcul / mécanique nucléaire

Lingénieur en calcul ou en mécanique nucléaire conçoit de nouveaux équipements en s’assurant qu’ils respectent les exigences techniques, économiques et réglementaires des projets lancés. Il est par exemple responsable de : 

  • s’assurer de la conformité de supports mécaniques ; 
  • rédiger des notes de calcul en se référant aux normes RCCG et RCCM/x ;
  • identifier et recommander des axes d’amélioration des structures analysées, etc. 

Pourquoi est-il difficile d’en recruter ? Ce métier exige une forte technicité, en plus d’être en concurrence directe avec d’autres industries comme l’aéronautique ou le spatial. Ces secteurs recherchent les mêmes compétences en calcul mécanique et proposent souvent des conditions plus attractives. 

3. Technicien essais / mise en service

Le technicien essais / mise en service fait partie des métiers d’avenir dans le nucléaire car son savoir-faire est indispensable lors de la mise en service d’équipements. Il pose les installations et réalise des essais de performance (bilan thermique, métrologie…) ainsi que des mesures sur les installations (températures, débit, pression…) pour s’assurer de leur bon fonctionnement. 

Pourquoi est-il difficile d’en recruter ? Ce métier demande une grande mobilité, avec des déplacements fréquents sur sites, souvent en horaires décalés ou en astreinte. De plus, les techniciens doivent détenir des habilitations spécifiques pour travailler dans des environnements réglementés et sensibles. Toutes ces contraintes compliquent le recrutement de techniciens dans le nucléaire. 

4. Chargé d’affaires nucléaire (MOE/MOA)

Le chargé d’affaires ou chef de projet nucléaire MOE (Maîtrise d’Œuvre) ou MOA (Maîtrise d’Ouvrage) pilote les contrats, suit l’avancement des projets et gère les risques qui y sont liés. Il contrôle les interventions sur site, supervise les équipes techniques et veille au respect des normes de sécurité et de sûreté nucléaire.

Pourquoi est-il difficile d’en recruter ? Ce professionnel doit posséder une double compétence technique/gestion. Il doit également être doté de connaissances solides sur le nucléaire. Enfin et cela peut représenter un réel frein : il subit une forte pression opérationnelle au quotidien. 

5. Ingénieur génie civil nucléaire

L’ingénieur génie civil nucléaire, conçoit et suit la construction des ouvrages bétonnés (enceintes, piscines de désactivation…). Présent sur les chantiers, il garantit également la conformité des structures.

Pourquoi est-il difficile d’en recruter ? Cette profession, déjà en tension dans le BTP, attire très peu de jeunes diplômés, notamment en raison des contraintes réglementaires et de la responsabilité élevée qui pèse sur le poste. 

6. Ingénieur en démantèlement et gestion des déchets

L’ingénieur en démantèlement et gestion des déchets protège les personnes et l’environnement contre les rayonnements ionisants.

​​Voici quelques-unes de ses missions :

  • Élaborer des scénarios de démantèlement ;
  • Coordonner les opérations liées à l’assainissement des installations ; 
  • Planifier la gestion des déchets nucléaires (tri, conditionnement, entreposage) ; 
  • S’assurer du respect des exigences réglementaires, techniques et environnementales tout au long du projet. 

Pourquoi est-il difficile d’en recruter ? D’une part, les formations spécialisées sont encore peu nombreuses, ce qui limite le vivier de candidats qualifiés. D’autre part, la réglementation est très dense et les exigences imposées par la certification CEFRI sont strictes. Tout cela rend l’accès à ce poste assez complexe. 

Quelles compétences sont les plus valorisées par les employeurs ?

Les recruteurs recherchent des compétences spécifiques lorsqu’ils recrutent des ingénieurs pour un projet nucléaire. Voici les aptitudes les plus demandées dans le domaine. 

Des habilitations spécifiques

Dans le nucléaire, certains postes ne peuvent être occupés que par des personnes disposant des habilitations suivantes :

  • HN (Habilitation nucléaire) ; 
  • RP (Radioprotection) ; 
  • SCN (Sûreté, sécurité, qualité) ; 
  • CEFRI (travail en zone contrôlée).

Ces certifications exigent des parcours de formation spécifiques et un suivi rigoureux, ce qui complexifie le recrutement d’ingénieurs dans le nucléaire.

Une maîtrise des référentiels techniques

Dans l’ingénierie nucléaire, connaître les normes et codes est indispensable : RCC-M, RCC-E, INB, ESPN… Autant d’acronymes qui peuvent rebuter les juniors, mais qui sont vitaux pour le bon déroulement des projets.

Des soft skills décisives

Travailler dans le nucléaire, c’est aussi :

  • faire preuve d’une grande rigueur
  • savoir travailler en environnement sensible
  • accepter des conditions parfois contraignantes (horaires, déplacements, accès zone contrôlée…).

Les recruteurs cherchent donc des profils matures, autonomes, mais aussi capables de travailler en équipe dans un cadre normé.

Comment anticiper ces tensions dans vos recrutements ?

Un recrutement d’un ingénieur nucléaire est prévu prochainement au sein de votre entreprise ? Voici nos conseils pour anticiper les tensions liées au secteur et attirer les pépites de demain

1. Enrichir son vivier de talents en continu

Pour réussir un recrutement dans le nucléaire, mieux vaut ne pas recruter dans l’urgence. Commencez par identifier vos besoins futurs (projets 2026-2028) et constituez un vivier de profils qualifiés que vous entretenez dans le temps (freelances, anciens candidats, cooptation…).

2. Varier les types de contrats

Tous les postes ne requièrent pas nécessairement un CDI. Pour faire face à un pic d’activité ou répondre à un besoin ponctuel, vous pouvez explorer des alternatives comme : 

  • les CDD ; 
  • les freelances ; 
  • les intérimaires, etc.

3. Externaliser à un cabinet spécialisé

Un cabinet de recrutement expert du nucléaire dispose d’un réseau, de bons réflexes et de connaissances techniques. Ainsi, ce type de cabinet est synonyme de gain de temps et de fiabilité. En passant par un tiers, vous vous assurez de recruter des profils solides sans passer des heures en entretien. 

4. Soigner sa marque employeur

Les professionnels du nucléaire sont exigeants. Ils sont en quête de sens, de sécurité de l’emploi et de conditions de travail motivantes. Pour faire la différence, nous vous conseillons de soigner chaque étape de leur recrutement, de la fiche de poste à l’onboarding, jusqu’au développement de leur carrière. 

Ces efforts vous permettront de réussir vos prochains recrutements dans le nucléaire et de fidéliser les ingénieurs techniques de votre équipe. 

5. Développer des partenariats avec des écoles 

Nouer des liens avec des établissements de formation est un levier stratégique pour accéder aux meilleurs talents de demain. De nombreuses écoles forment spécifiquement aux métiers du nucléaire, comme : 

  • l’INSTN (Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires) ; 
  • l’IMT Atlantique ; 
  • l’École des Mines de Saint-Étienne ; 
  • l’École Centrale de Lyon, etc. 

Elles proposent des parcours d’ingénieurs avec une spécialisation en énergie ou en génie nucléaire. Pour renforcer votre visibilité auprès des étudiants, vous pouvez vous rapprocher de ces écoles via des interventions en cours, des offres de stages/alternances ciblées ou la participation à des forums de recrutement dans les écoles, par exemple. 

Métiers d’avenir dans le nucléaire : en résumé

Alors que les besoins du secteur nucléaire explosent, la pénurie de talents devient un enjeu critique. Les postes difficiles à pourvoir dans le nucléaire que nous avons cité dans cet article ne sont que la partie émergée de l’iceberg. 

Sans une stratégie RH adaptée, les retards de chantier et les tensions opérationnelles risquent de s’accumuler.

Pour les entreprises, il est donc essentiel de prendre les devants en mettant en place des actions concrètes : renforcer sa marque employeur, s’ouvrir à des profils issus d’autres secteurs industriels, varier les types de contrats… 

Chez Liane RH, nous sommes à votre écoute pour vous aider à dénicher les meilleurs profils.

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