Fiches métiers

Chef de projet nucléaire

Dans le nucléaire, la précision est une exigence, la rigueur une évidence. Et pour transformer cette exigence en résultats concrets, un métier pilote chaque étape avec méthode et engagement : le Chef de projet nucléaire.

Quel est le rôle et les missions d’un Chef de projet nucléaire ?

Le Chef de projet nucléaire est responsable de la planification, de la coordination et du pilotage global d’un projet dans l’industrie nucléaire. Il s’assure que toutes les phases, études, achats, travaux, mise en service, sont menées dans le respect des exigences techniques, réglementaires et budgétaires du secteur.

Il travaille en interface avec de nombreux acteurs : ingénieurs, sous-traitants, exploitants, autorités de sûreté, maîtres d’ouvrage (EDF, CEA, Orano…), en France comme à l’international. Son objectif est de garantir la performance du projet, tout en assurant la sécurité, la traçabilité et la conformité réglementaire de chaque livrable.

Mais que fait un Chef de projet nucléaire, concrètement ?

Structurer et planifier le projet

Dès le lancement, le Chef de projet définit le périmètre, les objectifs et les moyens du projet.

  • Il établit le planning directeur du projet, en décomposant les phases d’études, d’approvisionnement, de réalisation, de contrôle et de mise en service ;

 

  • Il structure les livrables attendus, les jalons clés et les points de validation technique ou réglementaire ;

 

  • Il identifie les ressources humaines, techniques et financières nécessaires, et constitue l’équipe projet ;

 

  • Il élabore la stratégie de pilotage projet en lien avec la direction, le client et les partenaires.

Piloter la réalisation technique du projet

Le Chef de projet encadre les phases opérationnelles avec un niveau d’exigence élevé.

  • Il coordonne les études d’exécution, les analyses de sûreté, les notes de calculs et les plans qualité ;

 

  • Il suit l’avancement des prestations sous-traitées (génie civil, électricité, ventilation, mécanique, instrumentation…) ;

 

  • Il arbitre les choix techniques en concertation avec les experts métiers et les ingénieurs sûreté ;

 

  • Il assure la cohérence entre les différents lots et la compatibilité des interfaces techniques et fonctionnelles.

Gérer les aspects contractuels, financiers et réglementaires

Le Chef de projet garantit la bonne tenue des engagements pris envers le client et les autorités.

  • Il suit le budget du projet, anticipe les écarts, ajuste les ressources et rend compte à la direction ;

 

  • Il pilote les relations contractuelles avec les sous-traitants et fournisseurs, depuis les appels d’offres jusqu’aux réceptions ;

 

  • Il s’assure du respect des exigences réglementaires (INB, ICPE, ASN, DREAL, procédures QHSE…) ;

 

  • Il rédige les reportings projet, anime les comités de pilotage et alimente les tableaux de bord de suivi.

Maîtriser les risques et la qualité

Dans le nucléaire, la rigueur de pilotage est directement liée à la sûreté des installations.

  • Il identifie les risques techniques, organisationnels, réglementaires ou fournisseurs dès la phase d’avant-projet ;

 

  • Il met en œuvre des plans de mitigation, en lien avec le service QHSE et les référents sûreté ;

 

  • Il veille à la conformité des livrables avec les normes ISO, les référentiels EDF ou les spécifications client ;

 

  • Il anime les revues de qualité, suit les non-conformités et pilote les plans d’actions correctives.

Compétences requises : les indispensables pour briller à ce poste

Connaissance approfondie du secteur nucléaire (INB, EPR, démantèlement, maintenance, équipements sous pression…) ;

Maîtrise des outils de gestion de projet : planification (MS Project, Primavera), budget, suivi de livrables, risques ;

Compétences en lecture de plans, coordination technique et interface multi-lots (génie civil, ventilation, CVC, électricité, instrumentation…) ;

Connaissance des réglementations nucléaires : sûreté, qualité, environnement, sécurité, codes (RCC-M, ESPN, etc.) ;

Maîtrise des procédures contractuelles et des outils de reporting client (plan qualité, FIDIC, DQE, CRF, etc.).

Hard Skills

Sens de l’organisation et rigueur absolue dans le suivi des engagements ;

Leadership opérationnel et capacité à fédérer des équipes pluridisciplinaires ;

Esprit d’analyse et de synthèse dans des environnements à forte technicité ;

Communication claire, diplomatie et aisance avec des interlocuteurs variés (direction, autorité, partenaires…).

Réactivité et capacité à prioriser dans un cadre contraint par la sécurité et la sûreté ;

Soft Skills

Rémunération et conditions de travail pour un Chef de projet nucléaire

Fourchettes de salaire

  • Débutant (avec 3-5 ans d’expérience en nucléaire) : 45 000 à 55 000 € brut/an ;
  • Confirmé (5 à 10 ans) : 55 000 à 70 000 € brut/an ;
  • Senior (>10 ans, projets EPR ou internationaux) : jusqu’à 85 000 € brut/an, voire plus en assistance à maîtrise d’ouvrage ou en société d’ingénierie.

Conditions de travail

Le Chef de projet nucléaire peut être basé en bureau d’études, sur site client (CNPE, laboratoire, site d’ingénierie) ou en mode projet multi-sites. Il alterne phases de cadrage, suivi technique, réunions client, visites chantier et coordination fournisseurs. Des déplacements fréquents sont possibles, notamment sur les sites EDF, CEA ou Orano. L’environnement est exigeant mais encadré par des protocoles de sécurité et de qualité très rigoureux. Des habilitations nucléaires (HN, SCN, CSQ) sont souvent nécessaires.

Perspectives d’évolution

  • Directeur de projet nucléaire ;
  • Responsable grands comptes ou responsable technique client (EDF, CEA…) ;
  • Responsable grands comptes ou responsable technique client (EDF, CEA…) ;
  • Consultant en pilotage stratégique ou en management de projets complexes ;
  • Chef de projet démantèlement ou Chef de projet ingénierie de sûreté.

Comment devenir Chef de projet nucléaire ?

Se former aux fondamentaux techniques

Le poste est accessible après une formation d’ingénieur ou un master spécialisé en génie nucléaire, mécanique, génie civil, électricité, instrumentation ou gestion de projet technique. Des écoles comme l’INSTN, le CEA Tech, les INSA, ou des masters QSE ou énergie nucléaire sont particulièrement reconnus. Une spécialisation en gestion de projet (MS, MBA, PMP…) est un atout. La connaissance des outils de planification et des réglementations INB est indispensable.

Monter en compétences par l’expérience terrain

Les chefs de projet nucléaire ont souvent débuté comme ingénieur d’études, ingénieur travaux, coordinateur technique ou chargé d’affaires dans un environnement nucléaire. L’expérience terrain, la gestion de sous-traitants, la collaboration avec l’exploitant (EDF, Orano, CEA…) et la maîtrise des délais et des interfaces sont les clés pour évoluer vers ce poste. La participation à des projets complexes (modification, maintenance, démantèlement…) permet de développer les bons réflexes.

Se spécialiser sur les projets nucléaires

Il est indispensable de se former aux référentiels techniques, réglementaires et contractuels spécifiques au nucléaire. Une bonne connaissance des exigences sûreté, des cycles de vie des installations, des modes de fonctionnement des grands donneurs d’ordre et des pratiques de qualité documentaire est incontournable. Des certifications en gestion de projet (PMI, IPMA…), une habilitation nucléaire, ou des connaissances en code RCC-M ou ESPN peuvent faire la différence.

Rejoindre les bons environnements

Les Chefs de projet nucléaire exercent chez les grands donneurs d’ordre (EDF, Orano, Framatome, CEA…), dans des sociétés d’ingénierie (Assystem, Egis, Nuvia, ONET Technologies…), chez des contractants généraux (Bouygues TP, Vinci), ou au sein de PME spécialisées. Ils peuvent aussi évoluer dans des consortiums de projets complexes ou sur des chantiers internationaux (projets EPR, SMR, ITER…).

F.A.Q

Un chef de projet nucléaire travaille-t-il sur site ou en bureau ?

Les deux. Il peut être en bureau d’études pour le pilotage amont, ou sur site pour le suivi des travaux, les réunions de coordination, la mise en service ou la levée des points critiques.

Oui, dans la grande majorité des cas. Il est également possible d’évoluer depuis des fonctions techniques avec de l’expérience terrain et une solide formation en gestion de projet.

Souvent : HN2, SCN1/2, CSQ, voire PR1 RN pour l’accès aux zones contrôlées. Certaines entreprises forment en interne, mais ces habilitations sont souvent demandées dès la prise de poste.

Le niveau d’exigence réglementaire et technique est plus élevé. Le chef de projet nucléaire doit piloter dans un environnement normé, documenté, avec des audits fréquents et des enjeux de sûreté majeurs.

Chef de projet INB, Project Manager nucléaire, Chef de projet démantèlement, Responsable projet nucléaire, Chef de projet ingénierie nucléaire.

 

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