Travailler dans le nucléaire, c’est comme jouer aux échecs avec la physique. L’ingénieur nucléaire pense dix coups d’avance, anticipe les moindres risques, et fait tourner des installations aussi puissantes que sensibles.
Souvent associé au réacteur ou à la production d’électricité, le métier d’ingénieur nucléaire est en réalité bien plus large. Il intervient à toutes les étapes du cycle nucléaire : conception, exploitation, maintenance, démantèlement, sûreté… Son rôle ? Optimiser les installations tout en garantissant un niveau de sécurité maximal.
Variantes de l’intitulé du poste : Ingénieur sûreté nucléaire, Ingénieur exploitation nucléaire, Ingénieur études nucléaires, Ingénieur procédés, Ingénieur démantèlement, Chef de projet nucléaire.
Que ce soit en centrale, en bureau d’études, chez un exploitant ou dans une entreprise de l’ingénierie, il évolue dans un environnement hautement technique, structuré, et stratégique pour la transition énergétique.
Avant tout, il conçoit, modélise, anticipe :
La sûreté, c’est son mantra :
L’ingénieur n’est pas que derrière un écran :
Thermohydraulique / neutronique / mécanique des fluides
Maîtrise des référentiels sûreté (INB, INBS, décret INB…)
Simulation et calculs (Fluent, Ansys, CATHARE, Aster…)
Lecture de plans, rédaction de dossiers techniques
Codes de construction nucléaire (RCC-M, RSE-M, ESPN)
Connaissance du cycle du combustible, des réacteurs ou des installations de traitement
Rigueur extrême
Esprit d’analyse
Résistance au stress
Autonomie et sens de la méthode
Sens du collectif
Communication claire et précise
Sens des responsabilités
En centrale, chez un exploitant ou dans un bureau d’études, l’environnement est ultra structuré. L’ingénieur nucléaire peut travailler en horaires classiques ou postés, selon les sites. Des astreintes ou déplacements sont possibles, notamment lors des arrêts de tranche. Télétravail partiel possible côté ingénierie. La culture sécurité est omniprésente, et les projets sont souvent longs, complexes, collaboratifs.
Le métier nécessite un Bac+5 de type école d’ingénieurs, souvent avec spécialisation nucléaire : CEA, INSTN, Grenoble INP, Centrale, Arts et Métiers, ou des masters en énergie nucléaire, sûreté ou génie atomique. Des doubles diplômes (ingénieur + Master Sûreté) sont appréciés.
La montée en compétence se fait sur le terrain et par certifications : formation aux référentiels RCC-M, habilitation SCN/RP, formations spécifiques CEA ou EDF. Une première expérience sur un grand projet nucléaire est un accélérateur de carrière.
Il est essentiel de se former aux outils métiers tels que Fluent, CATHARE, Aster ou TrioCFD afin de maîtriser les logiciels techniques indispensables dans le domaine. Parallèlement, l’obtention de certifications en sûreté, en qualité et en gestion des risques industriels permet de renforcer son expertise et sa crédibilité professionnelle. Une bonne connaissance des enjeux liés au démantèlement des installations, à la gestion des déchets et au cycle du combustible est également cruciale pour appréhender les problématiques actuelles du secteur. Enfin, il est important de suivre de près les évolutions technologiques, notamment celles liées aux petits réacteurs modulaires (SMR), au nucléaire modulaire ou encore à la fusion, afin de rester à la pointe de l’innovation.
Les principales opportunités professionnelles dans le secteur nucléaire se trouvent au sein de grands acteurs industriels tels qu’EDF, Orano, Framatome ou TechnicAtome. Elles s’étendent également aux institutions publiques et parapubliques comme le CEA, l’IRSN, l’Andra ou l’ASN, qui jouent un rôle clé dans la recherche, la sûreté et la gestion des déchets. Les sociétés d’ingénierie telles qu’Assystem, Nuvia, Egis ou Alten offrent aussi de nombreuses perspectives, notamment dans la conception, la maintenance ou le pilotage de projets. Enfin, des débouchés existent au sein d’organismes publics internationaux ou de projets d’envergure mondiale comme ITER ou l’AIEA, qui participent au développement et à la régulation du nucléaire à l’échelle globale.
Parce qu’il est au carrefour de la relance industrielle, de la souveraineté énergétique et de la transition bas carbone. Il garantit la sûreté tout en accélérant les innovations. Sans lui, pas de nouveau nucléaire, pas de maintenance fiable, pas de démantèlement sécurisé.
Pas du tout. Il faut un bon socle scientifique, oui. Mais les meilleurs profils sont souvent ceux qui savent vulgariser, travailler en équipe, et garder leur calme même sous pression. La rigueur et le bon sens font toute la différence.
Oui, massifs. Entre les EPR2, les SMR, le grand carénage, le démantèlement, le traitement des déchets, les ingénieurs nucléaires vont être sollicités sur toute la chaîne de valeur. C’est un métier d’avenir, avec un vrai sens et un vrai besoin.
Les INB (installations nucléaires de base), en exploitation ou en construction. Là où chaque détail compte, où chaque procédure doit être impeccable. C’est là que l’on apprend la vraie rigueur métier.
Des réunions techniques, des analyses de risques, des allers-retours entre bureau et site, des contrôles qualité, des plans à valider, des procédures à suivre. Le terrain est exigeant, mais il donne du sens aux calculs.
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