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Comment concilier économie et décroissance ?

Comment concilier économie et décroissance ?

Le dernier rapport du GIEC est sorti il y a peu. Il est difficile de faire l’impasse sur les conclusions préoccupantes qu’il tire – et que beaucoup soupçonnaient déjà. Il est plus que temps de réduire efficacement nos émissions de CO2 et nos activités polluantes de manière générale. Et cela passe par une décroissance des activités humaines. Bien que nécessaire, cette décroissance est loin d’être facile à mettre en place. Comment décider qui doit réduire son activité ? Qui peut continuer de produire, et qui doit cesser ? Pouvons-nous choisir qui peut travailler et qui ne peut pas ?

 

 

Revenir à une consommation locale

Une solution possible pour maintenir une activité économique qui permettrait à chacun de vivre décemment sans détruire la planète serait de revenir à une production et une consommation locale. C’est-à-dire privilégier dans nos choix de consommation ou dans nos choix de collaboration, de partenariat, des acteurs de la vie locale. Cela veut souvent dire payer plus : souvent les grosses industries peuvent se permettre de produire en grandes quantités, en employant de la main-d’œuvre peu chère la plupart du temps, ce qui leur permet de réduire les coûts de production, et donc de proposer des prix plus attractifs. Tout le monde ne peut pas toujours se permettre le surcoût qu’implique le fait de consommer local – ou d’avoir recours à des prestataires indépendants plutôt que de grosses boîtes proposant le même service en masse. Pourtant c’est une transition qu’il faut s’efforcer de faire dès lors que l’on en a les moyens pour réduire notre impact carbone.

 

 

Encourager la production à taille humaine

Cela va souvent de pair avec le local : les petites entreprises, voire les entreprises individuelles, ont souvent un impact plus modéré sur la planète. De plus, le travail à échelle humaine permet généralement de retrouver du sens dans notre activité, d’être plus proche et plus disponible pour nos partenaires et collaborateurs, bref de retrouver une activité qui met en avant l’humain plutôt que le profit. Là encore, il n’est pas rare que cela fasse augmenter les prix. Une table en bois sculptée par un artisan local aura nécessairement un prix plus élevé qu’une table en kit à monter soi-même, produite par un grand magasin. Mais l’argent dépensé reviendra directement à l’artisan, qui aura produit sa table manuellement, sans avoir recours à des machines polluantes, sans avoir procédé à de grandes campagnes de publicité énergivores, bref, le prix sera plus élevé mais l’empreinte carbone grandement diminuée.

 

 

Réduire la publicité

Cela peut sembler contre-intuitif pour tout ceux qui vivent en faisant la promotion de leur produit. D’ailleurs, si on ne promeut jamais son produit, comment le vendre ? Comment survivre ? En réalité il ne s’agit pas d’arrêter toute promotion, simplement d’arrêter la publicité à outrance. Le canal qui marche le mieux pour promouvoir son produit reste le bouche à oreille. C’est d’ailleurs l’avantage de consommer local et à taille humaine : on s’intéresse de nouveau à ce qu’il y a près de soi. L’avènement des réseaux sociaux permet à chacun de partager et de promouvoir son contenu facilement : il existe de plus en plus d’indépendants qui trouvent leur clientèle sur LinkedIn, par exemple. Instagram permet à beaucoup de créateurs et d’artistes de survivre également. Et ils n’ont pas besoin d’afficher leurs produits sur une banderole attachée à un avion pour se faire connaître.

 

 

La décroissance est nécessaire, elle n’implique pour autant pas forcément l’arrêt total de toute production, création ou innovation. Elle nous pousse simplement à revoir nos valeurs et à arrêter de produire de l’inutile, du superflu, ou d’arrêter de soutenir les entreprises qui le font. Pour sauver la planète, il faut favoriser l’humain.

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