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La sieste au travail : pourquoi la banaliser ?

La sieste au travail : pourquoi la banaliser ?

Il est encore très marginal de voir des banquettes ou des salles de repos consacrées à la sieste du personnel d’une entreprise. Mais la question du sommeil et donc de la sieste se pose de plus en plus : elle est liée à la problématique du bien-être des salariés, qui est aussi une question émergente.

 

La sieste, une habitude passée

 

Qui se souvient de l’école maternelle, quand les institutrices nous faisaient faire la sieste après manger ? A l’époque nous voyions ça comme une corvée. Aujourd’hui… beaucoup de personnes voudraient y retourner ! Que ceux qui n’ont jamais regretté cette époque arrêtent ici leur lecture : visiblement, ils ont un rythme de sommeil satisfaisant et n’ont pas besoin de faire la sieste. Mais la majorité connaissent ce moment de la journée, souvent entre 14h et 15h, où notre vigilance faiblit, notre énergie décroît, et où nous regrettons qu’aucune institutrice ne soit là pour nous dire d’arrêter le travail et d’aller nous reposer.

 

Préserver sa mémoire et sa plasticité cérébrale

 

Le sommeil est crucial au bon fonctionnement de notre cerveau. Au quotidien nous sommes sollicités quasiment en permanence, nous dirigeons nos pensées et notre concentration vers ce qui nous entoure, notre travail, nos obligations médicales, notre vie de famille, nos échéances… Et très peu vers nous-même. Le sommeil permet de calmer la stimulation de notre cerveau pour le laisser se concentrer sur ce qui est essentiel à notre bien-être, comme la respiration. Pendant ce moment de pause, nous faisons le plein d’oxygène et permettons à nos cellules de se régénérer. Les effets sur notre mémoire, notre concentration et notre plasticité cérébrale sont impressionnants – et ils s’observent dès la première sieste, qui nous laisse revigorés et pleins d’entrain.

 

Amoindrir sa dette de sommeil

 

Peu de personnes ont un rythme de sommeil idéal. Beaucoup souffrent d’insomnie, qu’elle soit passagère ou chronique, d’autres font de l’apnée du sommeil, d’autres encore ont des terreurs nocturnes… Bref, les nuits ne sont pas toujours de tout repos. Cette dette qui s’accumule chaque nuit a des conséquences néfastes sur notre corps, notre cerveau, et notre mental. La sieste permet en partie de l’absorber. En général on parle de dette lorsque l’écart entre notre sommeil idéal et notre sommeil réel est supérieur à une heure ; au-delà d’une heure trente, c’est une dette de sommeil sévère.

 

Comment bien faire la sieste ?

 

La sieste est une habitude à intégrer à son quotidien, qui n’est pas toujours évidente à prendre. Parfois le sommeil ne vient pas, on ne sait pas combien de temps dormir, on ne parvient pas à se détendre… Quelques règles à suivre :

 

  • –   Ayez un endroit consacré au repos. Si vous essayez de dormir à l’endroit où vous travaillez habituellement, votre cerveau ne comprendra pas et il sera plus difficile de vous détendre.
  • –   Éloignez-vous de tout élément qui pourrait vous rappeler à votre travail : ce moment est une pause que vous vous octroyez car vous en avez besoin, le reste peut attendre.
  • –   Contrôlez la durée de votre sieste. Idéalement votre sieste doit durer entre dix et vingt minutes, selon vos besoins. Au-delà, vous commencez un nouveau cycle de sommeil, or si vous interrompez votre sieste au milieu de votre cycle, vous risquez de vous sentir plus fatigué qu’avant votre sieste !
  • –   Adaptez votre temps de repos à vos besoins. Si vous avez une dette de sommeil sévère, n’hésitez pas à faire plusieurs courtes siestes dans la journée (ou une longue sieste de plus d’une heure trente, qui vous permettra de faire un cycle de sommeil complet !).

 

La sieste pour retrouver son équilibre

 

Se reposer, faire une pause, souffler… C’est essentiel. Dans un monde où tout va vite, tout est paroles, lumières, sollicitations, la pause n’est pas négociable. En plus d’améliorer nos capacités intellectuelles et cognitives, elle nous permet de retrouver un équilibre émotionnel et mental. En effet, à force d’être sur-sollicités, nous risquons la rupture, le burnout, et pouvoir décrocher et nous ressourcer régulièrement limite fortement ce risque. De plus, se permettre une sieste, c’est prendre soin de soi, respecter ses propres limites, s’imposer face à la pression du monde extérieur. Cette bienveillance envers nous-même nous permet de mieux nous comprendre et nous aimer.

 

Alors qu’attendez-vous ?

 

Les bienfaits dans notre vie et dans notre travail sont multiples ! Nous sommes plus sereins, plus enjoués, plus dynamiques, plus productifs… en bref, plus heureux. La sieste au travail (ou ailleurs!) est-elle la solution miracle à tous nos soucis ? Non, probablement pas, mais elle est un premier pas vers notre bien-être.